Reconceptualisation et transposition :
la mole
Table des matières
Introduction
Partie A
1- Description
de la clientèle
2- Description
du concept choisi
Partie B
1- Justification
des réseaux conceptuels
2- Les réseaux
conceptuels
3- Justification
des niveaux de complexité
4- Les
niveaux d'abstraction
5- Les schémas
des niveaux d'abstraction vs les niveaux de complexité
6- Les analogies
et les contextualisations
Conclusion
Bibliographie
Introduction
En tant que futurs enseignants, il est primordial de savoir
structurer la matière à enseigner. Cela se fait par transposition
didactique. Selon Develay1,
« la transposition didactique correspond en dernier ressort à
un travail de réorganisation, de présentation, de genèse
des connaissances pré-existantes en vue de leur enseignement ».
C'est donc, comme Louise Guilbert2
l'explique, « l'ensemble des processus de transformation des savoirs
savants en savoirs enseignés et ce, dans un but didactique : savoirs
savants → savoirs curriculaires → savoirs à enseigner
→ savoirs enseignés. »
En ce qui concerne les savoirs savants, les enseignants peuvent les
influencer s'ils font partie de groupes de recherches ayant pour but de
faire évoluer les savoirs. Par contre, ce qui est le plus important
pour l'enseignant, c'est d'être en mesure de s'approprier ces savoirs
savants et de mettre à jour ses connaissances. Quant aux savoirs
curriculaires, ce sont plutôt les fonctionnaires du ministère
de l'Éducation du Québec qui ont le dernier mot. Les enseignants
peuvent cependant influencer ces choix politiques en participant activement
à des comités s'occupant de la « matière au
programme ».
Là où les enseignants jouent un rôle prédominant,
c'est en ce qui concerne les savoirs à enseigner. C'est à
eux que revient le choix final des savoirs qu'ils désirent que leurs
élèves acquièrent. Ce choix se fait après qu'ils
aient consulté leurs élèves, leurs collègues,
après qu'ils aient fouillé dans des livres de référence
ou après qu'ils aient regardé quelle est leur clientèle
et quelles sont les ressources pédagogiques à leur disposition.
À propos des savoirs enseignés, notons qu'ils sont largement
influencés par les concepts que les enseignants souhaitent enseigner.
Cependant, comme il peut surgir toutes sortes d'imprévus dans une
classe, les enseignants ne pourront pas toujours enseigner les concepts
qu'ils désirent et comme ils le désirent. Les savoirs enseignés
sont donc bel et bien ceux qui sont vraiment - et nous disons bien «
vraiment » - enseignés.
Le travail qui nous est proposé concerne autant les savoirs savants
et curriculaires que les savoirs à enseigner. Malheureusement, tant
qu'on ne pourra donner la leçon que l'on va monter, ces savoirs
ne pourront se transformer en savoirs enseignés. Nous devons montrer
que nous sommes capables « de réaliser les premières
étapes avant la prestation d'une leçon, c'est-à-dire
la réappropriation d'un contenu scolaire en vue de son enseignement.
»3
Pour ce faire, nous décrirons d'abord le concept choisi par rapport
au programme d'études et aux objectifs visés ainsi que la
clientèle visée. Par la suite, nous tenterons d'illustrer
un réseau décrivant ce concept. Enfin, nous tenterons de
décrire des niveaux d'abstraction et de complexité, des analogies,
des exemples, des contre-exemples et des mises en situation se rapportant
au principe à traiter.
1. Develay, M. (1993). De l'apprentissage à
l'enseignement. Paris : Éditeur ESF. p.87.
2. Dans Guilbert, L. Recueil de texte Didactique
des sciences II (DID-19603) Université Laval, automne 2000.
p.8.0.
3. Tel que formulé dans le document préparé
par Louise Guilbert donnant les directives sur le travail « Travail
I » : Reconceptualisation et transposition dans le cadre du
cours Didactique des sciences II, DID-19603.
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Partie A
1-Description de la clientèle
La préparation de cette leçon s'adresse
bien sûr à des élèves de niveau secondaire.
Plus particulièrement, nous visons les élèves de quatrième
secondaire inscrits au cours de sciences physiques 436. Nous pourrons aussi
utiliser ce document, grâce aux niveaux de complexité que
nous développerons, pour enseigner à des élèves
de cinquième secondaire inscrits au cours de chimie 534.
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2-Description du concept
choisi
Le concept dont nous traiterons est celui de la mole.
Plus spécifiquement, nous nous rapporterons aux objectifs 3.3, 3.4,
3.5, 3.6 du programme de sciences physiques 436 ainsi qu'à l'objectif
4.2 du programme de chimie 534. Voici comment sont énoncés
ces objectifs dans les programme du ministère de l'Éducation
du Québec :
3.3
3.4
3.5
3.6
2.6 |
Associer le concept de la mole à une mesure
de quantité de matière.
Associer le concept de la mole au nombre d'Avogadro.
Associer le concept de la mole à une mesure de la masse molaire
d'une substance.
Préparer, par dilution, une solution aqueuse de concentration
molaire donnée.
Déterminer, à la suite d'une expérience portant
sur le volume occupé par une mole de gaz, la valeur de la constante
des gaz parfaits. |
Le concept de mole est bien plus large que ne le laissent
croire les objectifs du ministère de l'Éducation du Québec.
La mole ne s'associe pas juste à une quantité de matière,
au nombre d'Avogadro ou à une masse molaire, mais aussi au concept
de molécule, de masse, d'atome, de volume, de température
et de pression. Il sous-tend aussi la connaissance de symboles et d'unités.
Nous nous proposons de mettre de l'ordre dans tous ces concepts dans la
prochaine partie.
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Partie B
1-Justification des réseaux
conceptuels
Afin de synthétiser la matière d'une façon
autre qu'une succession de lettres et de mots, nous avons monté
un réseau conceptuel. Deux formes ont été utilisées
dans nos schémas : une forme rectangulaire pour les concepts plus
concrets, l'autre arrondie pour les concepts abstraits.
Le critère que nous avons privilégié pour classer
un concept se basait sur la visualisation que pouvait se faire un élève
de quatrième ou de cinquième secondaire sur ce concept. Ainsi,
nous croyons qu'il est possible pour un élève de visualiser
une mole, avec ses 6,022 X 1023 particules. Par le fait même,
il deviendra facile pour lui de savoir combien il y a de particules dans
1 mole comme dans 3 moles ou dans 1020 moles.
De plus, les apprenants devraient aussi être capables de bien
visualiser le concept de molécule. Si nous nous rendons compte qu'ils
ont de la peine à le faire, nous devrons les y aider. Si la notion
de molécule est bien comprise, les notions d'atome, de formule atomique
et de formule moléculaire devraient l'être tout autant.
Notons aussi que les concepts de particule et de quantité de
matière sont de nature concrète puisqu'on en voit depuis
notre tout jeune âge. Enfin, disons que les appellations nombre d'Avogadro
et constante des gaz, qui se rapportent à des chiffres concrets,
sont par le fait même « concrètes » pour les apprenants.
Les notions de volume, pression et concentration sont un peu plus abstraites
au départ, mais nous croyons que si un travail intellectuel est
bien fait de la part de l'apprenant, ces concepts peuvent devenir concrets.
Le volume est le plus facile à visualiser et à comprendre.
Il suffit de se représenter l'espace occupé par de la matière.
Quant à la pression, il faut pousser un peu plus loin et être
capables de se représenter des particules ayant une certaine vitesse
qui frappent une paroi. Plus il y aura de particules qui frapperont une
paroi, plus la pression exercée sur cette paroi sera élevée.
Pour ce qui est de la concentration, ce concept se concrétise facilement
en voyant que plus il y aura de particules dans une solution, plus celle-là
sera concentrée en ces particules.
Par contre, les concepts de masse et de masse molaire sont abstraits.
On ne peut pas se figurer une masse, on ne peut que voir ce qui possède
une masse. Il en va de même pour la température. On ne peut
pas voir la température, on ne peut que sentir ses effets.
Voilà pour les formes. Parlons maintenant de la symétrie
des réseaux. Sur l'axe vertical, il y a deux niveaux : un premier
niveau contenant les termes une mole, chacune des molécules,
chacun des atomes et le nombre de moles et un deuxième niveau
contenant tous les autres rectangles et cercles. Le deuxième niveau
sert à donner des informations sur les concepts du premier niveau.
Les flèches sont des indicatrices de la voie à suivre pour
lire les schémas. Par exemple, on peut y lire le nombre de moles
c'est la masse divisée par la masse molaire. Il est à
noter que tout ce qui précède un concept concret est concret
et tout ce qui suit un concept abstrait est abstrait.
De plus, il y a une certaine symétrie horizontale. À gauche,
on explique le concept de mole en termes de particules alors qu'à
droite, on l'explique en termes de quantité et de relations avec
la masse, le volume, la température et la molarité.
Pour ce qui est des couleurs, elles sont agencées comme suit.
Les trois couleurs primaires (le bleu, le jaune et le rouge) ont été
données aux trois concepts de premier niveau (chacune des molécules
et chacun des atomes ont été regroupés en un
seul concept). Cette couleur suit les flèches et si un rectangle
ou un cercle est l'effet ou suit l'ordre logique de deux ou plusieurs concepts
de couleurs différentes, il prend alors la couleur composée
des rectangles ou des cercles qui le précédaient. De plus,
une couleur a été réservée pour les formules
qui lient les différents concepts.
Voici donc le réseau conceptuel que nous avons bâti.
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2-Les réseaux conceptuels
Version
agrandie
3-Justification des niveaux
de complexité
Suivent maintenant les niveaux d'abstraction et les niveaux
de complexité. Nous avons retenu quatre niveaux de complexité.
Les trois premiers niveaux devraient s'atteindre en quatrième secondaire
alors que le dernier niveau devrait être conceptualisé par
des élèves de cinquième secondaire, bien que des élèves
de quatrième secondaire puissent très bien s'attaquer à
ce niveau de complexité.
La complexité augmente au fur et à mesure qu'on introduit
un nouveau concept qui qualifie la mole. Ainsi, le premier niveau de complexité
ne demande qu'à savoir qu'une mole est une unité de mesure.
Le deuxième niveau de complexité renvoie à la notion
de masse et inscrit une nouvelle caractéristique de la mole, celle
qui dit qu'elle possède une masse, la masse molaire. Pour le troisième
niveau de complexité, on fait appel au concept de solvant, de soluté
et de solution. On parle ici de la concentration molaire. Finalement, le
quatrième niveau de complexité fait intervenir une troisième
dimension, ainsi que les concepts de température et de pression
dont dépend le volume d'une mole.
Dans les pages suivantes, nous vous présentons ces quatre niveaux
de complexité avec chacun quatre niveaux d'abstraction que nous
commenterons. Un schéma synthèse suivra.
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4-Les niveaux d'abstraction
1er niveau de complexité : La mole
Niveau discursif
La mole est l'unité de mesure de la quantité
de particules dans une substance.
→C'est la définition de la mole. Pour atteindre ce niveau,
l'élève devra donner cette définition dans ses propres
mots.
Niveau abstrait
1 mole = 6,022 x 1023 particules
6,022 x 1023 = NA NA
= le Nombre d'Avogadro.
→Le langage mathématique est ici utilisé pour
se représenter le concept. « En plus des niveaux concrets
et discursifs, il est aussi possible de représenter un concept de
façon abstraite, par exemple en utilisant un langage mathématique
ou graphique : cinétique enzymatique, vitesse d'un corps en chute
libre, etc. »4
Niveau procédural
Ex : Combien y a-t-il d'atomes dans 1 mole de molécules
de H2O ?
→Ici, on présente une recette pour d'abord
déterminer le nombre de particules dans une mole.
Niveau concret
→C'est une illustration à l'aide d'analogies.
C'est donc un niveau concret analogique, celui qui est le plus primitif
des niveaux conceptuels. Tous les élèves savent ce que c'est
une douzaine ou une paire. L'analogie est donc facile à faire.
2e niveau de complexité : La masse molaire
Niveau discursif
La masse molaire est la masse d'une mole de particules
formées des mêmes atomes ou des mêmes molécules.
Si les particules sont des atomes, on parle de masse molaire atomique.
Si les particules sont des molécules, il est question de masse molaire
moléculaire.
→Si l'élève peut formuler cette définition
dans ses mots de façon claire et organisée, c'est qu'il a
bien compris ce qu'est la masse molaire et qu'il s'aperçoit qu'on
attribue la masse aux particules qui sont soit des atomes ou soit des molécules.
Niveau abstrait
→Le concept est ici représenté
en utilisant un langage mathématique, hors de tout contexte.
Niveau procédural
Ex : Combien y a-t-il de molécules dans 36g de
NH3 ?
1 mol de NH3 = 14,0067 + 3 x 1,007 = 17,0277g/mol
2,1 mol x 6,022x1023 molécules/mol =
1,3x1024 molécules
→On présente encore une fois la recette pour utiliser
la masse molaire. La situation est ici contextualisée.
Niveau concret
→La pesée est bien connue des élèves
et grâce à cette illustration, l'apprenant est à même
de constater qu'une mole de particules possède une masse mais qu'en
plus, cette masse varie selon la nature des particules. Ici, nous avons
bien spécifié 12g de C ou 18g de H2O, car nous
ne voulions pas faire intervenir les masses volumiques dans la représentation.
3e niveau de complexité : La concentration molaire
Niveau discursif
La concentration molaire ou la molarité, c'est
le nombre de moles de soluté par litre de solution.
→Bien sûr, c'est la définition de la concentration
molaire. Si l'élève conceptualise bien cette notion ainsi
que les notions de soluté, solvant, solution et dilution, il sera
d'autant plus capable de préparer une solution aqueuse de concentration
molaire donnée par dilution.
Niveau abstrait
→Encore une fois, c'est le langage mathématique
du concept de concentration qui est présenté ici. Bien entendu,
il est encore dénudé de tout contexte, et, par ce fait, du
contexte de l'expérimentation.
Niveau procédural
Ex : On dissout 10g de NaCl dans un bécher et on
complète le volume à 250mL avec de l'eau. Quelle est la concentration
molaire de cette solution ?
10g = ? mol de NaCl
1 mol de NaCl = 58,5g
10g = 0,17 mol de NaCl dans 250mL
250mL = 0,250L
M = 0,68 mol/L
→Si l'apprenant sait comment calculer la molarité d'une
solution, comme la recette le montre, il pourra alors établir les
paramètres lui permettant d'obtenir une solution à une concentration
molaire donnée.
Niveau concret
→Ce dessin montre bien que pour avoir une concentration
de 1 molaire, il faut 1 mole de soluté dans un litre de solvant
et que pour avoir une solution de 2 molaires, il faut avoir 2 moles de
soluté dans un litre de solution et ainsi de suite. L'apprenant
peut donc imager pourquoi M= n / V.
4e niveau de complexité : Le volume molaire
Niveau discursif
Volume occupé par une mole de gaz. Il ne dépend
pas de la nature du gaz, mais de sa quantité, de la pression, de
la température et d'une constante.
→Comment dire mieux pour exprimer ce qu'est le volume d'une
mole de gaz. En concevant que le volume d'un gaz n'a rien à voir
avec la nature de ce gaz, mais plutôt de sa quantité, de la
pression, de la température et d'une constante qu'il doit trouver,
il peut poser les bases de son protocole expérimental.
Niveau abstrait
Pour un gaz parfait :
n = nb de mol
R = 8,31 kPa / mol · K
T = température
p = pression
→Encore une fois, on présente le langage mathématique,
mais sans la valeur de la constante à trouver grâce à
l'expérimentation.
Niveau procédural
Ex : Un contenant extensible est rempli de 0,075kg de
CO2 (dioxyde de carbone) à une pression de 104,7kPa et
à une température de 32 °C. Quelle est le volume de CO2
?
→On montre ici la recette que l'on va pouvoir
utiliser lorsque l'expérimentation sera terminée et que l'on
connaîtra la valeur de R.
Niveau concret
À TPN (Température et pression normale)
→Voilà la représentation que devrait
se faire l'apprenant de son expérimentation.
Afin de voir plus en synthèse les différents
niveaux d'abstraction et de complexité, nous vous proposons, aux
2 pages suivantes, de voir un diagramme montrant la relation entre les
niveaux d'abstraction en fonction des niveaux de complexité. Bien
entendu, les niveaux de complexité sont moins élevés
dans la première page que dans la deuxième.
4. Dans Guilbert, L., Recueil de textes Didactique
des sciences II (DID-19603) Université Laval, automne 2000,
p.8.2.2.
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5-Les schémas des niveaux
d'abstraction vs les niveaux de complexité
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6-Les analogies et la contextualisation
Reste maintenant les analogies, les exemples, les contre-exemples
et les mises en situation. Les analogies sont en quelque sorte « une comparaison entre les structures de deux domaines partageant certaines
similitudes relationnelles mais qui sont clairement distincts l'un de l'autre ».5
Cependant, ces similitudes ont leurs avantages et leurs inconvénients
que nous tenterons de vous faire connaître.
Quant à l'exemple et au contre-exemple, le premier donne une
représentation fidèle du concept alors que le second est
plutôt un trompe-l'oeil. Nous avons eu plus de difficulté
à trouver des exemples et des contre-exemples, mais ceux que nous
avons nous semblent bien.
Enfin, les mises en situation, comme leur nom l'indique, permettent
de mettre les apprenants en situation, dans la « vraie vie ».
Encore là, malgré, encore une fois, que nous ayons feuilleté
beaucoup de références, nous avons eu de la difficulté
à en formuler une. Il faut dire que ce n'est pas tous les jours
de notre vie que nous comptons des moles. Voici donc ces trouvailles.
Analogies
|
Compter les atomes, c'est comme compter les grains de
sable d'un désert ou les gouttes d'eau d'un océan. Il est
plus facile de les compter par groupe (d'une mole).
Avantage : On voit « l'infini » du nombre d'atomes
à traiter.
Inconvénient : On peut se tromper d'ordre de grandeur
(un atome ~ un grain de sable). |
|
1 paire = 2
1 douzaine = 12
1 centaine = 100
1 mole = 6,022x1023
Avantage : Très concret.
Inconvénient : L'ordre de grandeur n'est pas du tout
le même entre le domaine-cible et le domaine analogue. |
|
Quand on regarde une douzaine d'éléphants,
on voit :
Combien de douzaines de trompes ?
Combien de douzaines de pattes ?
Avantage : Même que le précédent
Inconvénient : Même que le précédent |
Quand on a une mole de CH4, on
a :
Combien de mole de C ?
Combien de mole de H ? |
|
Si tous les Canadiens (30 000 000) comptaient une mole
d'objets, un à la seconde, 40 heures par semaine et sans vacances,
ça leur prendrait 2,68 milliards d'années !
Avantage : Bien qu'encore loin, les ordres de grandeurs se
rapprochent.
Inconvénient : Situation assez loufoque. |
|
Une mole de gouttes d'eau, c'est à peu près
l'océan Pacifique.
Avantage : Là, l'ordre de grandeur est observable.
Inconvénients : L'océan Pacifique est beaucoup
plus volumineux qu'une mole de O2 par exemple. De plus, c'est
un calcul inexact alors que le nombre d'Avogadro, lui, est exact. |
|
Il s'est écoulé 2,15 x10-9
mole de secondes (moins d'un milliardième de mole) depuis la formation
de l'Univers.
Avantage : Montre que la mole est une unité de mesure.
Inconvénient : On ne connaît personne qui calcule
le temps en mole de secondes. |
Exemples
|
Démonstration avec un bécher rempli d'une
mole de solide, un bécher d'une mole de liquide et un contenant
d'une mole de gaz.
Avantages : Plus visuel et montre bien que le comportement
d'un gaz est différent d'un solide et d'un liquide.
Inconvénient : C'est dur de voir le gaz. |
|
Regarder et étudier les masses molaires atomiques
dans le tableau périodique.
Avantage : En synthèse, en résumé.
Inconvénient : Où est l'étude de la masse
molaire des molécules ? |
|
Montrer des solutions de concentrations molaires différentes,
de la même couleur, mais plus pâle ou plus foncée.
Avantage : Plus visuel.
Inconvénient : On doit rester dans les mêmes composés,
car une solution contenant un composé moins concentré peut
être plus foncée qu'une solution contenant un autre composé
plus concentré. |
Contre-exemple
|
Le volume d'une mole de solide change selon sa
nature. (Assumons des masses volumiques semblables.)
Ex :
1 mol de C = 12g (petit)
1 mol de Fe = 56g (plus gros)
Le volume d'une mole de liquide change selon sa nature.
Ex :
1 mol de H2O = 18g
1 mol de C8H18 = 703g
Donc, le volume d'une mole de gaz change selon sa nature.
FAUX ! Toujours 22,4L.
Avantage : Montre bien la loi des gaz parfaits.
Inconvénient : Aucune difficulté pour les élèves,
qui ont moindrement bien conceptualisé la loi des gaz parfaits,
à prouver pourquoi c'est un contre-exemple. |
Mise en situation
|
Une voiture consomme environ 1L d'essence (703g
d'octane C8H18 (l)) pour parcourir 10
km.
2C8H18 + 25O2 → 16CO2
+ 18H2O
Si l'on suppose que la température est de 20 °C et la pression
de 96kPa, quel volume de CO2 la voiture libère-t-elle
dans l'atmosphère en franchissant cette distance ?
Avantage : Peut amener sur un beau débat
sur les gaz d'échappement, les émissions de dioxines, etc. |
5. GAUTHIER, B. via GUILBERT, L., dans Recueil
de textes Didactique II (DID-19603), Université Laval, automne
2000, p. 8.3.
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Conclusion
Ce travail nous a permis de nous rendre compte qu'un concept
peut être représenté à divers niveaux d'abstraction
et de complexité. Cependant, nous croyons aussi qu'il doit être
représenté de différentes manières. Premièrement,
parce que cela présente plusieurs méthodes d'enseignement
et, deuxièmement, chaque élève a sa façon favorite
de se représenter un concept.
Par contre, et nous trouvons cela malheureux, ce travail n'est pas fait
dans les livres que nous avons consultés. Parfois, quelques niveaux
sont présents, mais c'est la rigueur dans la présentation
de ces niveaux qui laisse à désirer. Par exemple, lorsque
certains auteurs comparent la masse molaire avec une masse quelconque,
ils oublient de tenir compte de la masse volumique.
C'est pourquoi, nous, les enseignants, devons toujours garder un œil
critique sur le matériel didactique et être préparés
à combler les lacunes. C'est d'ailleurs ce que nous avons tenté
de faire dans ce travail.
Ce document est très théorique et s'arrête aux savoirs
à enseigner. La perspective que nous voyons pour ce document, c'est
de le rendre pratique. Nous espérons donc qu'un jour nous pourrons
l'utiliser en classe pour le tester et pour voir quels seront les savoirs
vraiment enseignés et quels sont les ajustements à faire.
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Bibliographie
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GUILBERT, L. (automne 2000). Recueil de textes Didactique
des sciences II (DID-19603), Université Laval.
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BANDZUCK, C., L. BÉLISLE et P. VALIQUETTE (1992).
Odyssée
- Cahier de bord 436, Éditions du Renouveau pédagogique,
Montréal, p. 320.
|
•
|
GRENIER, É., L. DAIGLE et C. RHÉAUME (1992).
En
quête - Manuel de l'élève, Éditions HRW
ltée, Laval, p. 50.
|
•
|
KOZMAN, N. (1992). Incursion - Manuel de l'élève,
Éditions Beauchemin, Laval, p. 331.
|
•
|
BOUCHARD, R. et R. DIONNE (1992). Découvertes,
Éditions Lidec, Montréal, 617 p.
|
•
|
TOURNIER, M. (1993). Chimie 1, Éditions
Centre Éducatif et Culturel, Montréal, 70 p.
|
•
|
GRENIER, E. et C. RHÉAUME (1993). Contact,
Éditions HRW ltée, Laval, 296 p.
|
•
|
ATKINS, P. (1994). Physical Chemistry, Éditions
W.H. Freeman and company, New York, 1031 p.
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© Mélanie Bélanger et Jean-Sébastien
Verreault pour PISTES (Projet d'Intégration des
Sciences
et des Technologie en Enseignement au Secondaire)
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