Recherche sur la vaccination


Anouk Gingras
Cybersciences

L'une des plus vieilles utilisations des micro-organismes dans le domaine de la santé est la vaccination dont Louis Pasteur a été le grand promoteur. Le principe est simple : lorsqu'un organisme entre en contact avec un virus ou une bactérie rendus inoffensifs par certains traitements, il produit des anticorps qui le protégeront s'il est de nouveau en présence de ce micro-organisme actif. La vaccination à grande échelle a considérablement réduit l'incidence de plusieurs maladies infectieuses. Quelques-unes, comme la variole, ont même été éradiquées. Malheureusement, tandis que de nouveaux virus attaquent régulièrement, d'autres se montrent intraitables. La recherche actuelle en vaccinologie se concentre sur les vaccins dits recombinants. On les appelle ainsi parce qu'ils contiennent une protéine recombinante, appartenant au micro-organisme responsable de la maladie, mais produite artificiellement à l'aide d'une autre bactérie. Cette bactérie porteuse, inoffensive pour l'humain, possède un ADN trafiqué lui permettant de générer la protéine artificielle comme si elle lui appartenait. Cette protéine est ensuite isolée, puis insérée dans le vaccin.

À l'Unité de recherche en vaccinologie de l'Université Laval, l'équipe du chercheur Denis Martin a mis au point un vaccin contre la méningite bactérienne. « Les vaccins contre la méningite actuellement sur le marché protègent contre quelques types de méningites seulement alors que le nôtre sera efficace contre les douze formes de méningite connues, associées à la bactérie Neisseria meningitidis », précise Denis Martin. Pour produire la protéine de surface qui entre dans la composition de ce nouveau vaccin, l'équipe de l'Université Laval a choisi comme vecteur l'ADN d'E. coli, une bactérie présente normalement dans notre flore intestinale et souvent utilisée pour la production de protéines recombinantes.

Ce vaccin à méningocoque n'est pas près d'être commercialisé, nous dit Denis Martin : « Il nous faut encore déterminer la meilleure façon de présenter la protéine utilisée chez l'humain et nous assurer que le vaccin ne présente aucun danger pour la majorité des personnes susceptibles de contracter la maladie, c'est-à-dire les enfants de moins de deux ans et les adolescents. Suivant les règles, nous ne pourrons conclure à son efficacité et à sa sécurité qu'après l'avoir administré à au moins 30 000 sujets, probablement en Afrique ou en Amérique du Sud, là où la méningite sévit. »

L'équipe dirigée par Denis Martin travaille aussi sur des vaccins contre la pneumonie et les infections à Pseudomonas, une bactérie qui s'attaque principalement aux patients affaiblis des hôpitaux et notamment, aux grands brûlés.



Référence

http://www.cybersciences.com/Cyber/1.0/1_685_776.asp