Mythes et réalités à propos de l'immunisation

Mythe nº 1

Les maladies évitables par la vaccination ont été quasiment éliminées du Canada et il n'est donc pas nécessaire que mon enfant soit vacciné.

Réalité nº 1

Les maladies n'ont pas de frontières. Les voyageurs peuvent fort bien les importer au Canada à leur insu. Si nous n'étions pas protégés par la vaccination, ces maladies pourraient rapidement se propager et déclencher des épidémies.

Il y a deux raisons pour se faire vacciner :
 
1.
Pour se protéger ; les maladies pouvant infecter toute personne non protégée.
2.
Pour protéger les autres. Il existe un petit nombre de personnes que l'on ne peut pas vacciner en raison des allergies graves qu'elles font aux vaccins. En outre, il y a un petit pourcentage d'échecs de la vaccination. Ces deux facteurs font qu'il existe des gens qui sont vulnérables à la maladie. La société dépend du bon vouloir de chacun pour assurer le bien commun. Un enfant non vacciné, porteur de la rubéole par exemple, peut infecter une femme enceinte et le nouveau-né peut naître avec le syndrome de la rubéole congénitale, une maladie dévastatrice qui peut entraîner des lésions cérébrales chez l'enfant. 


Mythe nº 2

Les maladies avaient déjà commencé à disparaître avant l'arrivée des vaccins grâce à une meilleure hygiène et à une plus grande salubrité. En conséquence, la vaccination n'est pas nécessaire.

Réalité nº 2

Il ne fait aucun doute que l'amélioration des conditions socio-économiques a eu un impact sur la maladie. Une meilleure alimentation, la mise au point des antibiotiques et d'autres traitements ont augmenté le taux de survie des malades ; les logements moins surpeuplés ont contribué à réduire la transmission des maladies ; et les taux de natalité plus bas ont eu pour effet de diminuer le nombre de sujets contacts réceptifs dans les familles. Toutefois, l'amélioration de l'hygiène ne peut pas expliquer totalement la baisse de l'incidence de la maladie.

Prenons les exemples suivants :

Une maladie invasive due à l'Haemophilus influenza de type b (Hib) comme la méningite était encore fréquente il y a quelques années, jusqu'à ce que l'on mette au point des vaccins pour les nourrissons. Étant donné que l'hygiène n'est pas meilleure que dans les années 1990, il est difficile d'attribuer l'élimination virtuelle de l'Haemophilus influenza de type b à autre chose qu'à l'introduction de la vaccination systématique.

En dépit des conditions d'hygiène modernes, presque tous les enfants attrapent encore la varicelle, tout comme c'était le cas il y a 20 ans, voire 80 ans. Si les maladies disparaissaient vraiment, l'incidence de la varicelle devrait au moins diminuer.

Lorsqu'un pays laisse chuter ses niveaux d'immunisation, les conséquences sont spectaculaires et rapides. En Grande-Bretagne, une diminution de la vaccination contre la coqueluche en 1974 a été suivie d'une épidémie de plus de 100 000 cas, dont 36 décès en 1978. À l'heure actuelle, une épidémie de diphtérie fait rage dans l'ancienne Union Soviétique en raison des faibles taux d'immunisation primaire et du manque d'immunisation de rappel chez les adultes. Le nombre de cas déclarés a grimpé en flèche, passant de 839 en 1989 à près de 50 000 en 1994, avec 1 700 décès.


Mythe nº 3

La majorité des gens qui tombent malades ont déjà été totalement immunisés. Par conséquent, la vaccination n'est pas efficace.

Réalité nº 3

Il est vrai qu'aucun vaccin n'est efficace à 100 %. Pour des raisons individuelles, toutes les personnes vaccinées ne développeront pas une immunité à la maladie. Étant donné que la plupart des vaccins administrés systématiquement aux enfants ont un taux de succès de 85 à 90 %, il y a chaque année un volet de 10 à 15 % de personnes vaccinées qui restent susceptibles de contracter la maladie. Il est également vrai que la plupart des personnes qui tombent malades ont été immunisées. Ce n'est pas pour autant la preuve que les vaccins ne soient pas efficaces.

Prenons l'exemple hypothétique suivant :

Dans une école secondaire de 1 000 étudiants, 970 ont été vaccinés contre la rougeole. Aucun des étudiants n'a eu la rougeole avant. Étant donné le taux d'échec du vaccin, presque 97 étudiants vaccinés restent réceptifs à la maladie. Lorsque tous les étudiants sont exposés à la rougeole, chaque étudiant réceptif est infecté, car la rougeole est une maladie extrêmement contagieuse. Les 30 étudiants non vaccinés sont bien évidemment eux aussi infectés.

Mais, en raison du taux d'échec du vaccin, les 97 étudiants vaccinés tomberont probablement eux aussi malades.

Les 97 étudiants vaccinés qui attrapent néanmoins la rougeole ne prouvent pas l'inefficacité du vaccin. En fait, le vaccin contre la rougeole a protégé 90 % de tous les étudiants vaccinés. Sans programme de vaccination, ce serait les 1000 étudiants qui auraient contracté la rougeole.


Mythe nº 4

On parle beaucoup des effets indésirables des vaccins, y compris la mort. C'est la preuve que les vaccins ne sont pas sans danger.

Réalité nº 4

En fait, les vaccins sont très sécuritaires. Des effets secondaires peu importants comme une légère douleur dans le bras ou une petite fièvre peuvent souvent être contrôlés en prenant de l'acétaminophène avant ou après la vaccination. Le nombre de cas d'effets secondaires plus graves se situe à un pour un million de doses administrées. Il est sûr qu'un cas d'effets secondaires graves pour un million de doses administrées resterait inacceptable si la vaccination n'apportait aucun avantage. Mais la situation dans le monde montre clairement que, sans les vaccins, il y aurait beaucoup plus de cas de maladie et beaucoup plus d'effets secondaires graves, y compris la mort.


Mythe nº 5

Administrer simultanément plusieurs vaccins pour combattre différentes maladies augmente les risques d'effets secondaires préjudiciables, avec possibilité de surcharger le système immunitaire.

Réalité nº 5

Plusieurs études ont montré que l'administration d'une combinaison de vaccins est à la fois efficace et sans danger. C'est également pratique puisque l'enfant peut recevoir plusieurs vaccins en une seule visite. Les visites vont donc être moins fréquentes et épargner temps et argent aux parents. Un moins grand nombre de vaccinations peut aussi être moins traumatisant pour l'enfant.
 

Questions d'analyse sur les informations présentées ci-dessus.

Quel est le point de vue présenté (plutôt pour, neutre ou contre la vaccination) ?

Quels sont les aspects traités (scientifique, éthique, économique, juridique, etc.) ?

Qui en est l'auteur ?

Quelle est l'année de la mise à jour ?
 

Consultez aussi la grille socio-logique
 

Références

Programme canadien de promotion de la vaccination.
Mythes et réalités à propos de l'immunisation.
http://www.immunize.cpha.ca/francais/resourcf/mythsf/page1.htm