Gaz à effet de serre: Anderson s'en prend à ses collègues
PC
Le programme canadien de réduction des gaz à effet de serre de 3,6 milliards $ est contrecarré par des ministres qui agissent comme des lobbyistes pour l'industrie et par le manque de leadership du premier ministre, déplore l'ex-ministre de l'Environnement David Anderson.
Dans une critique cinglante de la façon dont Ottawa s'y prend pour atteindre les objectifs du protocole de Kyoto sur la lutte aux changements climatiques, M. Anderson reproche au gouvernement de subventionner des usines d'automobiles alors que les manufacturiers d'automobiles résistent aux exigences fédérales en matière de rendement énergétique du carburant.
Dans une entrevue à la Presse Canadienne, M. Anderson trouve inacceptable que le gouvernement dépense des milliards de dollars pour la lutte aux changements climatiques, pendant que les gaz à effet de serre continuent d'augmenter.
"Le problème avec le gouvernement canadien, c'est que nous ne parlons pas d'une voix cohérente, nous n'avons pas de leadership cohérent.
"Nous avons environ une demi-douzaine de ministères qui sont connus pour être les porte-parole de secteurs industriels, qui agissent comme des lobbyistes pour le compte de secteurs industriels."
M. Anderson n'a pas précisé à quels ministères il pensait, mais il existe une longue histoire de conflits entre les Ressources naturelles, le ministère responsable de l'énergie, et Environnement Canada.
Tout récemment, les Ressources naturelles ont écarté la proposition du ministre de l'Environnement, Stéphane Dion, qui suggérait que le Canada se dote de règlements rigoureux sur les émissions des véhicules, analogues à ceux en vigueur en Californie.
M. Dion est revenu sur ses positions depuis, en disant qu'il appuie l'orientation prise par le ministre des Ressources naturelles, John Efford, soit de mettre l'accent sur les efforts volontaires de l'industrie.
Quand Paul Martin est devenu premier ministre, il a déclaré que le Canada avait besoin d'un plan clair pour atteindre les objectifs de l'Accord de Kyoto. Mais rien ne laisse croire qu'un tel plan soit sur la table à dessin.
Pire, on décèle même des signes de recul par rapport à une ébauche de plan rendue publique en 2002. Ce projet préliminaire prévoyait que le gouvernement légifère pour imposer un plafond d'émissions aux principales installations industrielles, mais M. Dion a récemment confié au quotidien montréalais Le Devoir qu'il n'est pas certain que ce projet de loi soit déposé.
Le plan de 2002 prévoyait exiger une amélioration de 25 % de l'efficacité énergétique des nouveaux modèles de véhicules d'ici 2010, mais le gouvernement a misé sur la bonne volonté de l'industrie, plutôt que sur la réglementation, et les négociations s'étirent.
Catégorie : Politique nationale et internationale
Sujet(s)
uniforme(s) : Réchauffement de la planète
Taille : Moyen, 328 mots
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Doc. : news·20041021·LT·0010
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